Archéologie - Pas-de-Calais le Département
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Saint-Martin-au-Laert, "Le long jardin", 2011, diagnostic, occupations médiévales

Sur prescription du Service Régional de l’Archéologie du Nord-Pas-de-Calais, le Centre Départemental d’Archéologie a procédé à un diagnostic sur l’emprise d’un projet de construction d’un Parc d’Activités Économiques par la Communauté d’Agglomération de Saint-Omer à Saint-Martin-au-Laërt, "Le Long Jardin", commune du Pas-de-Calais située à 2.5 km au nord-ouest de Saint-Omer. La zone concernée par le futur aménagement est située au nord de la commune, sur le versant ouest de l’Aa, dont elle est séparée par une zone de marais, et de la route départementale RD 943, dite "route de Calais», à l’ouest. Le projet s’étend sur 74 774 m2. 25 tranchées ont été réalisées, représentant 9.4 % de la surface accessible. Deux zones de concentrations de vestiges archéologiques, en partie contemporains, ont été mises en évidence, diamétralement opposées géographiquement sur l’emprise.

Saint-Martin-au-Laërt, une inhumation du 10ieme / 11ieme siècle.

Au nord, sur la zone 1, trois phases d’occupation du 10ième au 16ième siècle ont été identifiées, sur près de 10 000 m2. Phase 10ième-11ième siècle : la première phase d’occupation concerne un ensemble de structures en creux (fosses, silos, probable bâtiment sur poteaux) organisé à l’intérieur d’un enclos. La présence d’un grand silo et d’une sépulture hors des limites fossoyées permet de s’interroger sur une structuration spatiale plus importante, peut-être liée à des activités spécifiques (agriculture, funéraire). Phase 13ième-15ième siècle : appréhendée principalement en stratigraphie (1 mètre d’épaisseur), tous les niveaux liés à la mise en place (remblai), l’occupation (sol), et l’abandon du site sont conservés. Quelques fosses, excentrées plus au sud-est dans le bas de versant, semblent contemporaines de cette occupation. Phase 15ième-16ième siècle : cette occupation est essentiellement caractérisée par un vaste ensemble maçonné, en partie récupéré, de près de 40 m de longueur observée. La séquence stratigraphique a permis d’appréhender le bâti de sa phase de construction à son abandon. Accompagnant au moins les deux dernières phases d’occupation, une dépression marécageuse a été mise en évidence à proximité immédiate de l’ensemble bâti. Son comblement définitif semble se corréler à l’abandon du site, soit dans une fourchette chronologique extrêmement restreinte entre le 15ième et le 16ième siècle, permettant de s’interroger sur les interactions très fortes entre les activités anthropiques et le contexte environnemental du site.

Au sud, il semble que l’ensemble bâti observé sur la zone 3 ait subi des modifications et des aménagements successifs ayant conduit à l’identification à affiner de deux phases d’occupation minimale, sur 5 000 m2. La phase 13ième-14ième siècle est constituée d’une tranchée de récupération associée en stratigraphie (1.60 m d’épaisseur) à trois niveaux de sols successifs. La phase 15ième-16ième siècle associe murs et tranchées de pillage à des possibles niveaux d’occupation et de démolition. L’abandon définitif du site semble intervenir à la période moderne, observation corroborée par la présence d’un bâtiment sur le cadastre napoléonien (1811) à l’emplacement des maçonneries archéologiques. Entre ces deux sites, espacés de près de 300 m, la zone centrale de l’emprise du diagnostic présente des indices d’occupations à la période antique et médiévale. L’apparente structuration de l’espace, liée à la perduration de la trame parcellaire depuis l’époque gallo-romaine, ne permet pas d’en déduire une unité chronologique d’occupation.

Muret

Référence du rapport

Élisabeth Panloups,

Saint-Martin-au-Laërt, "Le Long Jardin",

Rapport final d’Opération de diagnostic, édition Centre départemental d’Archéologie du Pas-de-Calais, Dainville, 2012, 191 pages, 72 figures.